Montréal, 15 mars 2017/ Le réseau québécois de l'action communautaire autonome, le RQ-ACA, tient à réagir aux propos du premier ministre Philippe Couillard concernant la fermeture forcée du Mouvement d'action chômage (MAC) Lac-Saint-Jean.
En réaction aux difficultés financières de ce groupe venant en aide aux chômeurs et chômeuses de sa région, le premier ministre a déclaré que le financement des organismes communautaires s'octroyait selon le mérite. « Ces propos irrespectueux ont provoqué beaucoup d'indignation dans notre milieu », déclare Claudelle Cyr, présidente du RQ-ACA.
D’une part, ces propos supposent que ce groupe ne mérite pas sa subvention, ce qui est très offensant non seulement pour l’organisme en question, mais également pour les centaines d’organismes vivant la même situation au Québec. D’autre part, il est évident que le premier ministre ignore les mécanismes d’attribution des subventions aux organismes communautaires.Ces mécanismes, encadrés par une politique gouvernementale, tiennent compte, notamment, de la mission de l’organisme et des besoins exprimés par la communauté et non du mérite d’un organisme. « Les propos du premier ministre sont questionnant, poursuit madame Cyr, puisque monsieur Couillard a été ministre de la Santé et des Services sociaux et responsable, dans le cadre de ces fonctions, de plus de 3 000 organismes d’action communautaire autonome ».Dans un contexte où les services gouvernementaux ne sont plus en mesure de répondre aux besoins des gens vivant de graves difficultés, le premier ministre semble ignorer que ce sont les organismes communautaires qui ramassent les pots cassés des choix budgétaires de son gouvernement. Ces propos traduisent une idéologie selon laquelle les personnes vivant des difficultés méritent leur sort ou encore que les droits sociaux et économiques s’obtiennent par le mérite. Ce qui est complètement absurde, particulièrement lorsqu’on sait que le gouvernement engrange les surplus budgétaires à coup de milliards de dollars.
Selon madame Cyr, « Il devient urgent que le premier ministre réponde favorablement aux multiples demandes de rencontre que lui a adressées le RQ-ACA depuis les trois dernières années afin de lui expliquer les enjeux critiques auxquels font face les organismes d’action communautaire autonome ».
Le RQ-ACA est l’interlocuteur privilégié du gouvernement en matière d’action communautaire autonome (ACA), représente 58 regroupements et organismes nationaux, et rejoint au-delà de 4 000 organismes d’ACA luttant partout au Québec pour une plus grande justice sociale.
Pour information : Caroline Toupin, coordonnatrice, (514) 260-3786 / [email protected]